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TRIBUNE LES ECHOS : Océans - l'urgence d'une stratégie nationale

Excellente initiative de la société civile engagée pour la protection de l‘océan. Ils peuvent compter sur mon soutien !

Océans : l'urgence d'une stratégie nationale

La dégradation des océans impose à la France de se mobiliser pour un règlement européen sur la restauration de la nature et de fixer des trajectoires pour décarboner les secteurs de l'économie maritime et littorale d'ici à 2050, estiment les organisations signataires de cette tribune.

Alors que la science alerte sur la dégradation de l'état de santé de l'océan, le gouvernement prépare la prochaine stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML-2). Afin d'atteindre le bon état écologique en métropole et en outre-mer et de concourir à la neutralité carbone, nous, organisations de protection de l'océan et du littoral, appelons le gouvernement à intégrer nos recommandations.   

La France annonçait dès 2019 son intention de protéger 30 % de ses espaces maritimes dont 10 % en protection forte. Or, cette « protection forte » souffrant d'une répartition territoriale inégale n'est ni alignée sur la protection stricte européenne ni sur les recommandations de l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Réduire la pollution plastique   

La récente opposition du gouvernement à l'interdiction des engins traînants dans les aires marines protégées (AMP) illustre leur très faible protection. Nous demandons donc le renforcement de la protection dans les AMP existantes et l'instauration de 10 % de protection stricte sur chaque façade maritime et chaque bassin maritime ultramarin.   

Nous attendons de la France qu'elle se mobilise pleinement pour un règlement européen sur la restauration de la nature et participe à la restauration de 20 % des terres et des mers d'ici à 2030. La SNML-2 devra également permettre de réduire les pressions agricoles et la pollution plastique.   

Les derniers rapports du GIEC sont formels : des transitions immédiates et profondes sont indispensables pour lutter contre le changement climatique. Nous demandons donc que la SNML-2 fixe des trajectoires pour décarboner les secteurs de l'économie maritime et littorale d'ici à 2050. Elle doit aussi soutenir l'élaboration d'une stratégie nationale d'adaptation qui tienne compte des scénarios de réchauffement les plus élevés et s'appuie sur les solutions fondées sur la nature.   

Réformer le secteur de la pêche   

Alors que l'océan reste relativement méconnu et ses évolutions complexes à anticiper, la France, doit demeurer un chef de file international dans la recherche océanographique en dotant de moyens et en décarbonant sa flotte. Cette connaissance doit soutenir une démarche de sensibilisation des Français à travers le développement d'une véritable « culture océan ». 

Selon l'IPBES, la pêche est l'activité ayant eu le plus d'impact sur les écosystèmes marins au cours des dernières décennies. Mettre un terme aux subventions aux pêcheries les plus émettrices et destructrices et adopter une approche écosystémique des pêches et de l'aquaculture sont des conditions indispensables pour la protection des espèces et des milieux et la durabilité sociale et économique des activités.   

Tenir compte de la biodiversité   

En outre, nous attendons que la décarbonation du mix énergétique en déployant 40GW d'éolien en mer tienne mieux compte de l'ensemble des impacts cumulés sur la biodiversité, notamment grâce à la sécurisation des moyens de l'Observatoire de l'éolien en mer.   

Moratoire sur l'exploitation des fonds marins, ratification du traité sur la haute mer, négociation d'un traité plastique, restauration : autant d'ambitions qui devront être transcrites dans la SNML-2. Celle-ci devra répondre aux objectifs des conventions internationales sur la diversité biologique ou sur les changements climatiques, mais aussi de mers régionales comme la Convention de Barcelone.    

Alors que la France accueillera en 2025 la conférence des Nations Unies sur l'océan, nous appelons le gouvernement à passer de la parole aux actes en déclinant ses engagements internationaux sur son territoire pour demeurer un leader diplomatique sur les sujets marins.   

Liste des signataires :     

  • Isabelle Autissier est présidente d'honneur de WWF France.  
  • Dominique Barthélémy est président de l'Union des conservateurs d'aquariums.
  • Philippe Bensimon est président du Tour des 2 Amériques.
  • Alain Bougrain-Dubourg est président de la Ligue pour la protection des oiseaux.
  • Yvan Bourgnon est président et fondateur de The SeaCleaners.
  • Bernard Chevassus-au-Louis est président d'Humanité & Biodiversité.
  • Bruno Dumontet est fondateur d'Expédition MED.
  • Lamya Essemlali est présidente de Sea Shepered France.
  • François Frey est président d'Esprit de Velox.
  • David Germain-Robin est directeur d'IFAW.  
  • Raphaëla le Gouvello est présidente d'honneur de RespectOcean.
  • Yves Henocque est vice-président de Plan bleu.
  • Nicolas Imbert est directeur executif de Green Cross France et territoires.
  • Jean-François Julliard est directeur général de Greenpeace France.
  • Maud Lelièvre est présidente du comité français de l'UICN.
  • Céline Liret est directrice scientifique d'Océanopolis Brest.
  • Florent Marcoux, Directeur de Surfrider Foundation Europe
  • Sébastien Moncorps est président du comité français de l'UICN.
  • Claire Nouvian est directrice de Bloom.
  • Emmanuelle Périé-Bardout et Ghislain Bardout sont fondateurs d'Under the Pole.
  • Jérôme Petit est responsable Méditerrannée de Pew Bertarelli Ocean Legacy.
  • Loreley Picourt est directrice générale de la plateforme Océan & Climat.
  • Isabelle Poitou est directrice de MerTerre.
  • Anne-Sophie Roux est représentante de Sustainable Ocean Alliance France.
  • Patricia Ricard est présidente d'Océanographique Paul-Ricard.
  • François Sarano est président et fondateur de Longitude 181, la voix de l'océan.  
  • Christophe Sirugue est directeur général de Nausicaá, Centre national de la mer - Boulogne-sur-Mer.  
  • Arnaud Schwartz est président de France nature environnement.
  • Sian Owen est directrice de Deep Sea Conservation Coalition.
  • Steve Trent et directeur général d'Environmental Justice Foundation.
  • Romain Troublé est directeur général de la Fondation Tara Océan.
  • Tobias Troll est directeur des politiques marines Seas At Risk.
  • Loreley Picourt est directrice générale de la plateforme Océan & Climat.
  • Isabelle Poitou est directrice de MerTerre.
  • Anne-Sophie Roux est représentante de Sustainable Ocean Alliance France.
  • Patricia Ricard est présidente d'Océanographique Paul-Ricard.
  • François Sarano est président et fondateur de Longitude 181, la voix de l'océan.  
  • Christophe Sirugue est directeur général de Nausicaá, Centre national de la mer - Boulogne-sur-Mer.  
  • Arnaud Schwartz est président de France nature environnement.
  • Sian Owen est directrice de Deep Sea Conservation Coalition.
  • Steve Trent et directeur général d'Environmental Justice Foundation.
  • Romain Troublé est directeur général de la Fondation Tara Océan.
  • Tobias Troll est directeur des politiques marines Seas At Risk.

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